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Pat Terranova
Rambler
Interview par Luc Brunot. Introduction de Didier Demeslay.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Crédits photos : Brad Yougberg
Publié dans Bands Of Dixie n°109 (Second trimestre 2016)
Bands Of Dixie n°109
Bands Of Dixie a la mission expresse de faire découvrir les groupes en devenir, ceux qui représentent cette relève aux grands noms des seventies que tout le monde attend dans le landerneau du rock sudiste. Avec Blackberry Smoke on tient de toute évidence une formation à qui il ne manque pas grand-chose - juste de n'être pas apparue à la bonne époque ? – pour jouer en League des Champions. Derrière eux une poignée de groupes se pressent pour devenir leurs challengers. Il y a – ou devrais-je dire il y avait – Swamp da Wamp et Rambler qui avec leur second album « This Town Ain't Pretty » vient de toute évidence de passer un cap. Un album gouleyant à souhait dont les créateurs méritent bien de faire la couverture de notre brochure. Rencontre avec son leader Pat Terranova...
On peut lire sur Reverbnation que Rambler fut créé en 2003, un an avant votre premier album, mais dans l'interview que vous aviez accordé à notre magazine en 2004, vous disiez que certaines chansons étaient jouées depuis de nombreuses années. C'était donc je suppose avec d'autres groupes, non ? Quel est votre parcours musical avant Rambler ?
Ces chansons, je les ai d'abord chantées seul lorsque j'étais en train de les composer. J'ai rejoint parfois sur scène d'autres groupes mais Rambler est mon premier et unique groupe.
À l'époque de cette interview, moins de six mois après la parution de « First Things First », vous en étiez déjà au troisième pressage. Ça marchait donc bien pour vous et vous envisagiez d'enregistrer un album live. Il aura fallu finalement attendre dix ans avant un second disque. Pourquoi ?
Avant que le line-up actuel ne se mette en place, nous avons eu six guitaristes et quatre bassistes. Il y aussi le fait que j'ai beaucoup voyagé. J'ai parcouru le pays dans tous les sens, afin de nous construire une base de fans et pour promouvoir l'album de toutes les manières possibles. Enfin, à cette époque, j'étais toxicomane et j'ai dû lutter pour me débarrasser de cette addiction. Malgré tout ça, les gars me sont restées fidèles.
Rambler : Marc Mulvaney - Adam Jason - Rich Pierce - Pat Terranova - James Porreca - Sam Jochananov
Lynyrd Skynyrd semble votre influence principale mais quelles sont les autres ?
Molly Hatchet, Marshall Tucker, Charlie Daniels, David Alan Coe, les Outlaws.
Pouvez-vous nous présenter les différents musiciens ?
Adam Jason - vocaux, guitare acoustique, guitare électrique.
Rich Pierce - vocaux et guitare électrique.
Sam Jochananov - guitare lead et slide.
John O'Brien - vocaux et basse.
Brian "Spiderkeys" Webster - claviers et orgue.
Johnny Calia - batterie (le fils de James Porecca)
Votre batteur, James Porecca, est décédé le 27 novembre 2014. J'imagine que la disparition d'un des plus anciens membres du groupe a été un choc pour vous ?
Ce fut bien plus qu'un choc, c'était comme perdre un frère. On ne s'attendait pas du tout à ça. Il croyait plus en moi que n'importe qui d'autre. Ce n'a pas été choc, ça été une catastrophe.
De quoi parlent vos chansons ?
Des luttes que nous menons dans nos vies, que ce soient les miennes ou celles d'autres personnes.
Vous signez ou co-signez tous les morceaux du disque en dehors de « Sun's A Risin' ». Adam Uhlan a-t-il écrit ce morceau pour vous ou est-ce une reprise de votre part ?
C'est Marc Loren qui nous a proposé cette chanson. Il pensait qu'elle nous allait bien.
Rambler - This Town Ain't Pretty
Vous composez parfois seul, parfois avec un autre musicien de Rambler ou tout le groupe. Comment cela se passe-t-il ?
Ça dépend des chansons. Certaines s'écrivent d'elles-mêmes mais parfois c'est quelqu'un qui se pointe à une en ayant une idée et on travaille tous ensemble dessus.
À quoi attachez-vous le plus d'importance quand vous créez un morceau ?
À ce que l'auditeur ressente ce que j'ai ressenti en écrivant le morceau.
Avez-vous le sentiment que la musique de Rambler a évolué depuis dix ans ?
Le nouvel album s'est fait de manière plus collaborative. Chacun apportait sa contribution ainsi que son expérience. Son expérience musicale mais aussi celle que la vie lui a forgée.
Sur combien de temps s'est étalée la création de « This Town Ain't Pretty ».
On y a travaillé pendant des années. Concernant son enregistrement, du fait de nos agendas respectifs, il a s'est passé quatre mois entre le moment où on est entré en studio et celui où on a finalisé notre album.
Vos deux albums sont très bien produits et enregistrés. C'est une chose à laquelle vous faites très attention ou est-ce dû à la chance d'avoir Marc Loren avec vous ?
Les deux. On a fait très attention à ça et on a eu la chance d'avoir la possibilité de travailler avec Marc de nouveau.
Pourquoi le choix de cette pochette avec cette ville abandonnée ?
C'est comme les chansons, ça m'est venu naturellement à l'esprit. Il m'a semblé évident de montrer une ville à l'abandon.
Votre album est disponible chez CDBaby en téléchargement mais il est difficile de le trouver en CD, pourquoi ce choix ?
Ce n'est pas un choix, le langage est une barrière il nous faut trouver maintenant le bon distributeur.
Pat Terranova
Combien de concerts donnez-vous chaque année ?
Depuis notre séjour en studio et du fait du décès inattendu de James Porreca, nous nous sommes repliés sur nous-mêmes. Mais nous nous préparons cette année à reprendre la route autant que nous le pourrons. On espère pouvoir venir en Europe.
Jouez-vous en dehors de la Floride ?
On est allé jouer jusqu'à Nashville.
Que trouve-t-on sur vos set- lists ? Jouez-vous votre répertoire ou surtout des reprises ?
On joue les morceaux de nos deux albums. On a deux albums pleins de morceaux alors... on joue nos propres compositions. On fait une ou deux reprises.
Partagez-vous parfois la scène avec des groupes légendaires ?
On a eu l'honneur d'ouvrir pour Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet, Blackfoot, Dave Mason, le Marshall Tucker, Charlie Daniels, David Allen Coe, Pat Travers.
La Floride est riche de très nombreux groupes, avez-vous développé des liens avec certains d'entre eux ?
Ces dernières années, on s'est plutôt concentré sur le groupe et on n'est pas trop sorti. Mais on l'envisage cette année.
La plupart des membres historiques de Lynyrd Skynyrd sont décédés, l'Allman Brothers Band s'est séparé, le Marshall Tucker Band fait peu parler de lui, etc. Le rock sudiste ne va-t-il pas bientôt s'éteindre ?
Absolument pas. Il y a des groupes comme Rambler, Blackberry Smoke et Swamp da Wamp qui ont repris le flambeau. De tous les fans qui existent, ceux du rock sudiste sont parmi les plus loyaux.
Gig Michaels, le chanteur de Swamp da Wamp vient de décéder. Il me semble que vous aviez quelque chose de prévu avec lui. Que représente-t-il pour vous ?
Il représentait, tout comme nous, la nouvelle génération et le futur du rock sudiste, quelqu'un qui tentait de porter la torche, quelqu'un qui tentait de faire passer cette musique et ce style de vie aux nouvelles générations.
Si vous aviez le choix, préféreriez-vous vivre aujourd'hui avec le confort que nous avons, la technologie actuelle (ordinateurs, Internet, matériel enregistrement, etc.) Ou revenir dans les seventies à l'âge d'or du rock sudiste ou d'ailleurs peut-être une autre époque ?
J'aimerais être dans les seventies, à cette époque dorée, et tourner avec les grands groupes de l'époque.
Quels sont vos projets et ceux de Rambler ?
Tourner pour promouvoir « This Town Ain't Pretty ».
Et vos rêves ?
Avoir un disque qui cartonne jusqu'au plus haut des charts, jouer dans les plus grandes salles de concert et gagner des Awards en tant que compositeur.
Rambler : Sam Jochananov - Adam Jason - Rich Pierce - Pat Terranova - Marc Mulvaney - James Porreca
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