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Larry Pearson
Judge Parker
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°72 (janvier - février 2010)
Bands Of Dixie n°72
Groupe trop méconnu, Judge Parker a sorti il y a peu son troisième CD, "Along For The Ride". Lorsque l'on sait que cette formation à vingt d'âge, il paraît étonnant qu'elle n'en soit qu'à sa troisième réalisation. Et ceci d'autant plus qu'elle est fort talentueuse et a tout pour plaire aux amateurs de rock sudiste. Nous aurons d'ailleurs bientôt l'occasion de pouvoir nous en rendre compte de visu puisque Judge Parker s'apprête à venir pour la première fois rendre la justice en Europe et en particulier en France. Judge Parker va-t-il enfin percer comme il le mérite ?
Bonjour,
D'où êtes-vous ?
Fort Smith, Arkansas.
Il me semble que Judge Parker a été créé en 1988, non ?
Oui, le 2 décembre 1988.
Quel âge aviez-vous vous et votre frère Arthur ?
J'avais vingt cinq ans et Arthur vingt sept.
Judge Parker
Racontez-nous, s'il vous plait, un peu votre histoire musicale avant Judge Parker.
Au début des années quatre vingt, moi et Arthur, on a eu des groupes qui s'appelaient Legend et Whitewolf. On a découvert qu'il y avait un groupe avec le même nom alors on l'a changé en Whitehorse. Ensuite, au milieu de la décennie, on a été un groupe de métal chevelu du nom de SmithPearson (c'était un groupe de frères, Ronnie et Randy Smith & Larry et Arthur Pearson) à Shreveport en Louisiane et on ouvrait pour des groupes comme Pantera, Lilian Axe, Madam X et Helix.
Quelles sont vos influences musicales ?
Tom Jones, Bob Seger, Greg Allman, Jim Dandy, Danny Joe Brown.
Et votre frère, quels sont les guitaristes qui ont compté pour lui ?
Ted Nugent, Frank Marino, Johnny Winter, Tommy Bolin, Joe Perry.
Le premier album que je connaisse date de 1998. Quelle a été l'histoire du groupe pendant les dix années précédentes ?
Enregistrer des démos et faire des concerts de présentation aux compagnies discographiques tout en jouant plus de deux cents dates chaque année.
Vous n'avez rien enregistré avant ce disque de 1998 ?
De 1988 à 1998, Judge Parker a enregistré cent cinquante morceaux à Nashville, Memphis, Little Rock et Tulsa. Certains d'entre eux ont en fait été utilisés pour le premier CD de Judge Parker, "Judge Parker".
Qui étaient les autres musiciens sur ce disque ?
Chris Golden : piano et choeurs ; Greg Gordon : choeurs ; Buddy Church : guitare ; Roy Harrington : guitare ; Jim Unger : violon ; Larry Megill : harmonica.
Judge Parker : First album
Je suppose que ce sont des musiciens additionnels. Quels étaient les autres membres du groupe ? Le bassiste ? Le batteur ?
Robert Takatch était à la basse. Victor Lukenbaugh était le batteur.
Où a-t-il été enregistré ?
The Junction à Madison, dans le Tennessee. Le studio de Kitty Wells.
Comment se sont déroulées les sessions ?
Très bien. Il ya eu trois jours d'enregistrement.
Les dix morceaux étaient-ils de votre plume ?
"She Still Does" est de Scott Boyer du groupe Cowboy. Le reste, ce sont Arthur et moi qui les avons écrits.
"She Still Does", il vous l'a écrit spécialement pour vous ?
Non, on enregistrait une session en Alabama quelques mois auparavant avec le producteur Johnny Sandlin (un des gars à l'origine du son qui est venu de Macon en Géorgie dans les seventies). Scott Boyer était là et nous a suggéré ce morceau. Johnny Sandlin était impliqué dans un accident de voiture le jour où on devait enregistrer. Il avait des blessures au dos et il semblait qu'il faille reporter la session. À notre grande surprise, il est venu au studio - très lentement - et il a dit "Ok, allons-y".
Et les cent cinquante morceaux enregistrés avant, ils ne sont jamais sortis ?
Non, c'étaient juste des démos. Des morceaux qu'on avait écrits ou des chansons que certains voulaient qu'on enregistre.
Pensez-vous faire paraître un jour ces morceaux ?
Oui, moi et Arthur avons envisagé de sortir un CD titré "The Early Years" avec plusieurs démos.
Quel a été le succès de cet album ?
Je crois qu'il est plus important que les gens aient nos CD plutôt que d'attendre qu'ils nous les achètent. Par conséquent, plus de la moitié de nos CD ont été donnés pour des opérations de relations publiques et pour nous faire un nom. C'est probablement la raison pour laquelle je fais une interview avec vous aujourd'hui.
Quelle était la réputation de Judge Parker ?
On avait de musiciens connus qui croyaient en nous. Et des fans dans le monde entier.
À part les morceaux de l'album, que jouiez-vous en concert ?
Allman Brothers, Black Oak Arkansas, Molly Hatchet, Doc Holliday, Blackfoot, Thin Lizzy Lynyrd Skynyrd.
Reprendre Black Oak Arkansas ou Doc Holliday n'est pas si fréquent ; quels morceaux jouiez-vous ?
On reprend "Jim Dandy To The Rescue", "Hot And Nasty" et "Cryin' Shame" de Black Oak Arkansas. On joue "Last Ride" et "Doin' It Again" de Doc Holliday.
Judge Parker : Sound Medicine
"Sound Medicine" date de 2004. N'avez-vous rien enregistré entre temps ?
D'autres démos studio pour différents producteurs.
J'ai lu que les autres musiciens étaient des musiciens de studio. Est-ce vrai ?
Oui. On a utilisé seulement les meilleurs musiciens studio du coin.
Pourquoi ? Cela signifie-t-il que Judge Parker n'existait plus vraiment à l'époque ?
C'était un projet fait à Nashville avec les producteurs Robin Blakeney et Bud Reneau. Ils pensaient qu'on devrait essayer quelque chose de différent. Ça a été notre choix de le transformer en un CD de Judge Parker.
Aucun morceau n'est de votre composition ; ils sont signés par Bud Reneau, Dobie Gray, Robin Blakeney et quelques autres. Pourquoi ?
Ces producteurs avaient beaucoup de chansons. Nous y avons choisi celles parmi lesquelles nous pensions que les compagnies discographiques trouveraient un single. Même si nous ne les avions pas écrites. Le principal était d'obtenir un contrat discographique.
Dobie Gray, est-ce bien le fameux chanteur et compositeur ?
Oui. Celui de "Drift Away".
Est-ce un proche ?
Non, bien que je l'ai rencontré. Il écrit avec ces producteurs, Robin et Bud.
Qui sont les autres auteurs compositeurs ?
Jimbeau Hinson, Grady Walker & Scott McBride.
Toujours des compositeurs travaillant avec vos producteurs ?
Beaucoup de producteurs avec qui nous avons travaillé sont des auteurs compositeurs ou alors ils ont un morceau ou deux qu'ils veulent qu'on enregistre.
Le CD est très court. Sept morceaux et vingt cinq minutes. Pour quelle raison ?
Ça n'avait pas été enregistré pour donner un disque mais pou avoir un contrat discographique auquel on aurait ajouté quelques chansons enregistrées plus tard.
Judge Parker
Pourquoi finalement avoir choisi de sortir ça en disque ?
C'était un projet très bien réalisé.
Et vous avez obtenu un contrat ?
On n'a pas eu le contrat avec ces morceaux. On a donc décidé de les sortir avec notre label Court Records.
On m'a dit que le disque est épuisé. S'est-il bien vendu ?
Oui.
Est-il prévu de le rééditer ?
Oui, il y en aura bientôt d'autres à vendre.
Si je ne m'abuse pas, tous vos disques sont sortis chez Court Records. Est-ce votre label ?
Oui, c'est le mien, celui d'Arthur et de William Lee Golden (des Oak Ridge Boys).
Avez-vous d'autres disques au catalogue de Court Records que ceux de Judge Parker ?
Actuellement, nous avons trois Judge Parker: "Judge Parker", "Sound Medicine" et "Along For The Ride".
Que vient faire William Lee Golden dans un label qui ne sort que des disques de Judge Parker ?
William Lee Golden a mis sur pied pas mal d'auditions pour Judge Parker tout au long des années quatre vingt dix. On a été repoussé par toutes les majors de Nashville. Ils n'étaient pas intéressés par le rock sudiste. Beaucoup d'entre eux auraient voulu nous bercer de fausses espérances, nous faire des promesses de contrat pour ensuite simplement nous laisser tomber à nouveau. William a dit "lançons notre propre label et appelons le Court Records" et c'est ce que nous avons fait.
"Along For The Ride" est votre nouvel album. Loyd D. Price est à la guitare, Steve Defresne à la basse et Victor Lukenbaugh à la batterie. Depuis combien de temps sont-ils avec Judge Parker ?
Victor est avec Judge Parker depuis 1994. Lloyd et Steve nous ont rejoints en 2008. Tourner peut rendre les musiciens fous : nos bons amis Lloyd et Steve ne sont plus dans le groupe. Ils sont remplacé par l'expérimenté et très talentueux John Seaburg à la basse. Il vient du groupe Crawdad qui comprenait en son sein Steve Gaines avant qu'il ne rejoigne Lynyrd Skynyrd. Seth Freeman est aux guitares lead et rythmique. Cette gâchette de vingt cinq ans vient ajouter une touche bluesy que le public adore. Ensemble, ils ont tous les deux apporté une nouvelle jeunesse à Judge Parker. On a un super groupe pour 2010.
Judge Parker : Along For The Ride
Est-ce que Loyd D. Price était un guitariste lead et rythmique ?
Lloyd jouait de la guitare lead et de la rythmique.
Où le CD a-t-il été enregistré ?
Il a été enregistré à Nashville et masterisé à Tulsa dans l'Oklahoma ?
Combien de temps ont duré les sessions et quand ont-elles eu lieu ?
Les sessions durèrent quatre jours en août 2008.
Chris Golden avait déjà produit votre disque de 1988. Pouvez-vous nous parler de lui ?
C'est le fils de William Lee Golden et aussi le batteur des Oak Ridge Boys.
Est-ce que les compositions sont de vous cette fois ?
Oui, sauf "The End Is Not In Sight" (des Amazing Rhythm Aces) et "Freewheelin'" (de Jeffery Steele).
Êtes-vous content de ce nouveau disque ?
Très satisfait.
Pensez-vous que le style de Judge Parker ait beaucoup évolué depuis l'album de 1988 ?
Absolument. Comme une pierre qui s'est polie. On ne s'est jamais vendu à un autre genre ou à ce qui pouvait être populaire à certains moments.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez du mal à trouver une compagnie discographique ?
Oui mais je sens que ça va bientôt changer maintenant que nous avons vendu pal mal de CDs et que la radio et la presse ont tant fait.
Un autre grand nom du rock de l'Arkansas, c'est Black Oak Arkansas. Je suppose que vous les connaissez bien ?
Aussi bien que la famille. On a tourné plus ou moins vingt ans sous le nom de Black Oak Arkansas ave Jim Dandy et Ricky Lee Reynolds. Ils ont enregistré deux de mes morceaux, "Arkansas Moonshine" et "Sweet Delta Water" (qui va bientôt sortir sur le nouvel album, "Memphis Meantimes").
De quand à quand avez-vous fait partie de Black Oak Arkansas ?
Moi, Arthur et Victor avons fait partie de Black Oak Arkansas à partir de 1989. Jim Dandy m'a appelé hier pour des concerts les 29 et 30 janvier. Il vit à Memphis qui n'est qu'à quelques heures d'ici. On connaît tous les morceaux et on est toujours là pour l'aider. "Judge Parker to the Rescue" [NDLR : "Judge Parker à la rescousse" en parodie du fameux morceau de Black Oak Arkansas]. Ha ! Ha !
Avez-vous enregistré quelque chose ?
Oui. Principalement des démos et ce genre de trucs. Victor Lukenbaugh jouait de la batterie sur le disque titré "Rebound" en 1994.
Judge Parker
Avec quels autres groupes êtes-vous en relation ?
Molly Hatchet, Oak Ridge Boys, Winger, Pat Travers, Frank Hannon (de Tesla) et Rudy Sarzo (de Ozzy Osbourne & Whitesnake).
Combien de concerts par an actuellement ?
On fait toujours plus de deux cents dates par an ; on va commencer 2010 à fond et on va faire notre première tournée européenne en avril 2010. Les dates de la tournée seront bientôt sur www.myspace.com/judgeparker.
Combien de concerts pensez-vous jouer en Europe ?
Une dizaine avec, pour beaucoup, l'aide de www.teenageheadmusic.com. On attend avec impatience une tournée couronnée de succès.
Viendrez-vous en France ?
Oui au Festirock, le 10 avril. [NDLR : à Ancerville 55 - www.festirock.fr - 06 24 17 37 64]
D'un concert à l'autre, vos set-lists changent-elle beaucoup ?
Ça dépend pourquoi on fait le show, là où c'est, quand et qui est là.
Quels sont les plus grands souvenirs de Judge Parker ?
On a été embauché pour jouer au vingt et une nième anniversaire de John Carter Cash [NDLR : le fils de Johnny Cash] dans un petit club de Nashville. Johnny Cash, June Carter, Bill Monroe et Minnesota Fats étaient au premier rang à sourire et prendre du bon temps. Bien qu'ils soient tous partis maintenant, ce moment reste toujours dans nos coeurs. Un autre souvenir qui me vient à l'esprit c'est quand nous étions à Mobile, dans l'Alabama, en train de jouer dans un club alors que dans la même ville, le même soir, il y avait Molly Hatchet, les Outlaws et le Marshall Tucker Band. Plus tard dans la nuit, on a joué "Dreams I'll Never See" (la version de Hatchet) et Danny Joe Brown est entré avec les membres des trois groupes et tous les techniciens. Il est venu nous rejoindre sur scène pendant l'intro et il est resté avec nous une heure. Ça c'est passé aussi d'une façon similaire avec Pat Travers : s'il découvre que nous jouons dans la même ville, vous pouvez être sûr qu'il sera là et viendra faire le show.
Après ce nouveau disque, avez-vous déjà d'autres projets ?
Oui, on est juste en train d'enregistrer et de composer.
Quelle est votre définition du rock sudiste ?
Une musique sentimentale, country, rhythm and blues avec un certain tranchant, le tout se mélangeant parfaitement.
Quels sont vos disques favoris de rock sudiste ?
Outlaws : "Bring It Back Alive" ;
Molly Hatchet : "Molly Hatchet" et "Flirtin' With Disaster" ;
Black Oak Arkansas : "Ain't Life Grand", "Balls Of Fire" et "X Rated" ;
Lynyrd Skynyrd : "Second Helping" et "Street Survivors" ;
Blackfoot : "Strikes", "Tomcattin'", "Marauder" ;
Marshall Tucker Band : "Greatest Hits" ;
Allman Brothers : "Brother And Sisters", "Eat A Peach" et "At Fillmore East".
Mercy Larry.
Merci Luc !
Judge Parker
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